le salon Batimat 2005 ? ... un excellent cru !...

... D'un point de vue qui nous occupe : Les technologies de l’habitat.
L’organisation par "univers" permettait au visiteur de circuler de stand en stand tout en restant sur son centre d’intérêt. Les constructeurs proposaient des systèmes de qualité, complémentaires ou concurrents de leurs confrères, avec une tendance qui va vers les standards et l’interopérabilité, au delà des marques et des" stratégies de marchés captifs". Pour mémoire, le départ de l’informatique à grande échelle n'a t-il pas été rendu possible grâce à l’émergence des standards ?

Bien entendu, persistent ceux qui cherchent toujours à capturer leur client dans un "système propriétaire", mais ceux-ci n’ont pas participé au salon et finiront par "se sentir isolés". Nul doute que certains choisiront de faire "cavalier seul" mais d’autres, devant la demande de compatibilité des clients, commencent à revoir leurs positions et envisagent l’ouverture ou du moins les passerelles de compatibilité.

Pour l’installateur, c’était l’occasion de rencontrer ses fournisseurs, de faire de la veille technologique et de toucher les produits vus uniquement sur les documentations. Les installateurs ont ainsi découvert l’application concrète de la révision juin 2003 de la norme "NFC 15-100" qui impose un précâblage structuré et adapté à la l’installation des technologies dans l'habitat. L’électricité de nouvelle génération, dite communicante, était mal représentée sur Batimat, l’absence des équipementiers électriques était mal comprise par les professionnels d’autant plus que les constructeurs de produits domotiques affichent haut et fort leur nouvelle compatibilité avec le standard Européen "KNX".

Pour les prescripteurs, constructeurs de maisons individuelles, architectes et architectes d’intérieurs, il était facile de voir la valeur ajoutée de l’intégration de ces technologies dans leurs projets. Toutefois, dans ce grand showroom il leur était difficile de savoir quelle serait l’étape suivante pour concrétiser car il apparaît évident qu’un habitat intégrera des produits venant de plusieurs constructeurs et de plusieurs domaines car aucun d’entre eux ne dispose d’offre couvrant l’intégralité d’un système global avec vidéo, audio, sécurité, éclairages, fermetures, loisirs numériques et communications.

La réaction du client final est assez proche de celle de l’architecte car également non technicien, il se soucient peu de la performance technique, ou de l’intelligence embarquée. Pour lui c’est la valeur d’usage qui prédomine, c'est-à-dire combien il est prêt à payer pour quels bénéfices : esthétique, fonctionnel, économique ou de sécurité et même de loisirs numériques. Et là, difficile d’extraire l’information dudit showroom qui prend l’image d’un supermarché dans lequel tous les prix auraient été effacés.

A noter des initiatives à l’attention des architectes et des clients chez certains constructeurs : ils proposent la mise en relation avec des conseillers locaux pour une approche multi domaines et multi marques. En partant des fonctionnalités définies avec le client, le conseiller propose des associations de produits fiables et éprouvées. Une étude financière, (dépôt de projet), qui rend possible la prise de décision et a également le rôle de suivre la mise en œuvre, de garantir le bon fonctionnement et d’accompagner l’évolution de l’installation dans le temps.

Je dirai que la présentation "linéaire" des constructeurs a trouvé sa limite au cours de cet excellent salon, et que les conseillers devraient être plus visibles pour faire connaître leurs services devenus indispensables, peut être au travers de maisons équipées par des pool de marques compatibles.

Enfin, la domotique c’est bien le présent et plus uniquement l’avenir mais à condition de crier haut et fort votre volonté de disposer de "systèmes compatibles".

Pour la LMD™ : Marc-Antoine MICAELLI - Domoconsulting